Matériaux de construction 2018-05-31T10:01:23+00:00

E+C- et les nouvelles règlementations du bâtiment : le poids de l’énergie, le choc des matériaux

En rupture avec les réglementations thermiques qui nous ont encadrées depuis une vingtaine d’années, les nouvelles réglementations intègrent la phase construction des bâtiments et la dimension environnementale. Elles nous obligent à reconsidérer le choix des matériaux.

En route vers la réglementation environnementale, la RE 2020 ! 

Pour la première fois il s’agit d’aller au-delà de la seule consommation d’énergie des bâtiments pour s’ouvrir à une approche globale ; donc à une véritable démarche environnementale.

En attendant cette nouvelle Réglementation Énergie et Carbone, plusieurs textes sont déjà entrés en vigueur ; ils valorisent entre autres l’utilisation des matériaux biosourcés.

En mettant en place le label E+C-, préfiguration de la future réglementation – la RE 2020, l’état a clairement indiqué la volonté d’intégrer la prise en compte du volet environnemental dans les obligations auxquelles devront faire face les acteurs de la construction dans les prochaines années. Cette évolution cible en priorité le changement climatique avec la volonté de limiter les émissions de carbone.

En attendant cette nouvelle Réglementation Énergie et Carbone

Plusieurs textes sont déjà entrés en vigueur : ils valorisent entre autres l’utilisation des matériaux biosourcés

Ces réglementations entrées en vigueur depuis fin 2016 limitent les émissions de carbone des bâtiments concernés en s’appuyant sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Mais les bâtiments devront également respecter deux des trois critères suivants :

  • utilisation d’une quantité suffisante de matériaux issus du recyclage ou de la réutilisation,
  • part minimale de matériaux faiblement émetteurs en composés organiques volatils,
  • quantité minimale de matériaux biosourcés par mètre carré construit.

Bonus de constructibilité

Le bonus de constructibilité pour les bâtiments performants (décret du 29/06/2016 – arrêté du 19/10/2016) fait valoir la possibilité, quand le plan local d’urbanisme le prévoit, d’accorder jusqu’à 30% de surface supplémentaire pour les bâtiments qui répondent à des critères environnementaux basés sur le même référentiel que la future réglementation E+C-.
Un des critères valorisables est la quantité minimale de matériaux biosourcés par mètre carré construit.

Exemplarité des bâtiments publics 

Depuis le 1er septembre 2017, les constructions neuves réalisées sous maîtrise d’ouvrage publique doivent répondre à des caractéristiques de performance énergétique et environnementale. Ces performances sont similaires à celles exigées pour le bonus de constructibilité. L’évaluation s’appuie également sur le référentiel E+C- et le respect de deux des trois critères énumérés ci-dessus. (Décret du 21/12/2016 – arrêté du 21/04/2017)
Un des critères valorisables est la quantité minimale de matériaux biosourcés par mètre carré construit.

Ou se cache le carbone ?

60% du carbone émis par les bâtiments neufs proviennent des matériaux de construction

Chaque mètre carré construit selon les exigences de la Réglementation Thermique 2012 sera responsable de l’émission de 1,5 tonnes de gaz à effet de serre (ACV basée sur une durée de vie de 100 ans).

Or moins de la moitié de ces émissions sont dues au fonctionnement du bâtiment (chauffage, eaux chaude sanitaire, éclairage, etc.).

Pour les constructions neuves, ce sont les matériaux de construction (fabrication et transport) qui sont majoritairement responsables des impacts sur le climat.

Bâtiments BBC : 56% des émissions de gaz à effets de serre sont dus aux produits et équipements

Ces données sont basées sur une étude réalisée en 2010L’amélioration des performances thermiques réalisée depuis cette période et celles prévues dans les prochaines années accroissent cette tendance. En 2020, ce sera sans doute plus des deux tiers des impacts carbone qui seront dus aux matériaux de construction.

L’évaluation “grandeur nature” par une analyse de cycle de vie (ACV) de 74 bâtiments – représentant 800 logements et 300 000 m² de surfaces tertiaires a montré que, en moyenne et pour une durée de vie de 100 ans, 56% des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments proviennent essentiellement de production des matériaux.

Source  :    HQE PERFORMANCE Premières tendances pour les bâtiments neufs – Graphe BioBuild Concept

Le facteur temps : face à l’urgence, priorité aux matériaux de construction à émission négative

60% du carbone est largué avant la mise service des bâtiments

Grace aux progrès réalisés depuis vingt ans, une maison de 100m2 construite aujourd’hui émettra, à partir du jour de son entrée en fonctionnement, uniquement 600kg de CO2 par an. Mais ce jour d’entrée en fonctionnement elle aura déjà largué quelques 90 Tonnes de CO2 dues essentiellement aux matériaux de construction.

Selon les dires des experts du climat nous n’avons que quelques années pour agir et « éviter le chaos climatique et financier » (Jean Jouzel et Pierre Larrouturou).

Il y a donc urgence à reconsidérer le choix des matériaux pour limiter les impacts sur le climat à long terme mais surtout à très court terme en sélectionnant des matériaux faiblement émissifs ou, mieux, à émission négative.

Matériaux de construction, une boulimie insatiable

Un siècle de croissance des besoins

Depuis le milieu du XXème siècle, pour répondre aux besoins de la construction, les utilisations de matière minérale ont augmenté de façon exponentielle

Au niveau mondial, le secteur de la construction est le principal utilisateur de matière première fossile, loin devant la production d’énergie et les autres industries manufacturières. En France, plus de la moitié des extractions minérales sont destinées au BTP. De plus, en un siècle, l’extraction de matériaux de construction a été multipliée par 34 – alors que celle des énergies fossiles a été multipliée par 12.
Cette consommation de matières non-renouvelables a des impacts très lourds autant sur les aspects économiques que sociaux et environnementaux.

Source : Krausmann and al. – Graphe : BioBuild Concept

Des perspectives alarmantes

Dans les prochaines décennies, les besoins vont continuer à croître, notamment dans les pays à forte croissance démographique

Les besoins en matières premières pour la construction sont immenses et se sont accrus très rapidement en moins d’un siècle. Dans les prochaines décennies cette boulimie va encore s’accélérer pour répondre à des exigences difficiles ou impossibles à maîtriser à court terme puisque nous devrons faire face simultanément à la nécessité d’optimiser les performances des bâtiments, à l’accroissement des surface construites pour chaque habitant de la planète et à une explosion du nombre de ces habitants. La conjugaison de ces paramètres aboutit à des prévisions en croissance exponentielle.

Source :  Sable, en voie de disparition, ARTE, Le dessous des cartes

Optimiser les performances des bâtiments

Améliorer l’espace vital de chacun

Faire face à la croissance démographique

La quantité de matériaux par M2 construit augmente
L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments induit couramment une augmentation des quantités de matériaux/M2 construit, en particulier de matériaux isolants.
Pour poursuivre cette indispensable dynamique performantielle en évitant les impacts immédiats du à la production de matériaux de construction il est indispensable d’utiliser des matières premières renouvelables à émissions négatives.

La surface construite par habitant progresse
Partout dans le monde la surface construite/habitant (logement + infrastructure) augmente.
En France, la surface de logement par habitant a doublé en 40 ans (1967/2007).
Et, si certaines prises de conscience poussent à remettre en cause cette progression, les attentes des personnes sans logement ou mal logées sont tellement importantes que les ambitions de frugalité ne seront pas en mesure d’inverser cette tendance.

La démographie explose
La population mondiale va passer de 7,4 Mds d’habitants à 10 Mds en 2050 et à 11,2 Mds en 2100 (ONU et INED). Il faudra donc, en quelques dizaines d’année, fournir en logements et équipements un tiers de la population mondiale en plus : c’est sans doute plus de 100 Mds de m3 de matériaux qui seront nécessaires.
De plus, aujourd’hui, 1 habitant de la planète sur 7 vit dans un bidonville. En 2030, il faudra en compter 1 sur 5, soit l’équivalent de la population actuelle de la Chine (ONU Habitat).

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